Le vendredi 12 février 2016 s’est tenu un passionnant atelier-débat sur la dépénalisation de l’avortement, sujet particulièrement complexe à évoquer en Haïti où les positions sont particulièrement antagoniques.
Un public varié composé d’une trentaine de personnes (membres d’organisations, étudiants en droit, en médecine…) ont pu visionner un très intéressant documentaire sur le procès de Bobigny en France qui met en valeur le combat des femmes mais aussi la dimension de litige stratégique qui a traversé ce procès mené par l’avocate Gisèle Halimi, dont l’impact a contribué au changement de la loi et à la dépénalisation en France.
La coopérante volontaire d’Avocats Sans Frontières Canada, Mme Sarah-Maude Belleville, a ensuite apporté un éclairage très intéressant sur l’état du droit au Québec, au Canada mais aussi plus globalement en Amérique du Nord. La situation Canadienne fait en effet écho à l’expérience française dans la mesure où la dépénalisation provient d’un revirement de jurisprudence.
M. Daniel Pierre Philippe, lauréat du Concours de plaidoirie et étudiant stagiaire au sein du BDHH, a ensuite fait le point sur l’état du droit en Haïti, tout en présentant un état des lieux concernant les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes, la réalité des avortements clandestins et la mortalité maternelle qui en découle. La discussion a ensuite eu lieu autour du projet de réforme du code pénal, qui prévoit la dépénalisation dans le cadre d’articles qui manquent malheureusement de clarté.
Les débats qui ont suivi ces interventions ont été particulièrement riches. Les opinions divergentes se sont opposées dans le cadre d’un dialogue respectueux mais non moins exigeant, les discussions animées se poursuivant durant le pot apéritif.