TITANIC, LE NAUFRAGE DE LA PRISON HAITIENNE

 Le Bureau des Droits Humains en Haïti (BDHH) – Biwo dwa moun a le plaisir de vous convier à la Bibliothèque Nationale d’Haïti (BNH) le Vendredi 20 avril 8 mars 2018 à 2h pm Pour une projection/débat autour du film « THE PRISON FROM HELL » Dans le cadre de l’exposition TITANIC, LE NAUFRAGE DE LA PRISON HAïTIENNE en accès libre à la BNH jusqu’au 24 avril 2018

Marionnettes de Paul Junior Casimir
Aquarelles de Pauline Lecarpentier
Photographies & films de Seyi Rhodes

Titanic, c’est le nom donné au bâtiment principal du pénitencier national, de l’autre côté de la rue du centre. Là où s’entassent des milliers de détenus en détention préventive, avec moins de 0,4m2 par personne pour vivre. C’est cet univers concentrationnaire que l’artiste Paul Junior Casimir a senti le besoin de reproduire, à sa sortie de prison. Ce sont ces conditions indignes et dégradantes qui ont été saisies par Seyi Rhodes dans le reportage de CHANNEL 4 « THE PRISON FROM HELL », alors que des dizaines de détenus mouraient de faim et de maladies. C’est contre cette réalité que se bat le Bureau des Droits Humains en Haïti (BDHH) Biwo dwa moun, en offrant une assistance légale aux victimes de détention arbitraire, dessinées par Pauline Lecarpentier à leur libération. C’est de cette réalité qu’émergent ces petits papiers, rédigés un jour en prison, et jetés, comme une bouteille à la mer.

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L’équipe du BDHH est très heureuse de vous retrouver dans ce bel espace de la bibliothèque nationale d’Haïti autour de cette exposition sur le naufrage de la prison haïtienne. Cette aventure a débuté il y a quelques mois de cela, de l’autre côté de la rue du centre, à quelques mètres d’ici, au Pénitencier national, lorsque nous avons obtenu la libération de Paul Junior Casimir, artiste, marionnettiste, arbitrairement détenu depuis près d’un an, dont le dossier nous avait été référé par le festival 4 chemins. Il s’agissait des premiers pas d’une belle aventure, d’un cycle de création que nous avons dénommé : « quand l’art se mêle de justice » et dont le premier acte s’est écrit autour des lettres mortes, « ou comment l’art peut redonner vie aux mots ». Il s’agissait d’investir la culture pour parler des droits humains. Utiliser l’art comme un vecteur pour transmettre les messages qui nous sont confiés, pour porter la voix des victimes. Après sa libération, nous avons mis en place avec Casimir l’atelier de création du BDHH. En quelques mois, des dizaines et des dizaines de marionnettes ont peuplé nos pensées et nos murs, reflet terrible de ce qu’a vécu Casimir dans les cellules du pénitencier. Nous y avons ajouté les reproductions des portraits dessinés à leur libération des bénéficiaires des services d’assistance légale, ainsi que des centaines de petits papiers griffonnés par les détenus derrière leur mur. Cette exposition a été présentée d’abord à l’institut français, en novembre 2017, sous le titre « enfermé(e)s-Libéré(e)s ». Elle a été l’occasion de nombreux échanges. La vocation de cette exposition est de circuler. Elle a déjà été montrée à la FOKAL, au centre culturel Charles Moravia de Jacmel. Nous avons le plaisir de la montrer ici, dans ce bâtiment historique. Le film que nous allons voir maintenant s’intitule « la prison de l’enfer ». Il a été réalisé en octobre 2016 par des journalistes anglais de la chaine channel 4. Il a été vu outre atlantique par des millions de personnes ; pourtant, ici, il passe presque inaperçu. Alors que la réalité qu’il révèle devrait tous nous interpeller. Parlons-en ce soir après la projection avec Me Jacques Letang, avocat, magistrat de formation, président du Conseil d’administration du BDHH. ancien secrétaire général de la Fédération des Barreaux d’Haïti, ancien membre du CSPJ.